Comment choisir son béton ?
Faites le bon choix de béton pour assurer la durabilité et la pérennité de vos constructions. Pour cela, deux facteurs vont être déterminants : le type d’ouvrage à réaliser et son environnement.

Le saviez-vous ?
La norme NF EN 206/CN a pour but principal de simplifier la commande et la mise en œuvre de tous types de béton. Pensez à tenir compte des informations citées ci-dessous pour être sûr de faire le bon choix de béton.
Tenez compte des spécifications de base du béton pour sélectionner le type de béton le mieux adapté à votre chantier. Celles-ci sont définies par la norme NF EN 206/CN, comprenant les classes d’exposition, de résistance à la compression et de consistance, ainsi que des granularités maximales et des chlorures de béton.
Par ailleurs, sachez qu’il est judicieux de commander des sacs de béton prêt à l’emploi pour vos travaux. De cette façon, vous pourrez gagner du temps, tout en maîtrisant votre budget.
Choisir son béton selon les spécifications de base de la norme NF EN 206/CN
1. Notion de classes d’exposition
Il est primordial de choisir la formule du béton à utiliser selon l’emplacement de l’ouvrage à réaliser. Le béton peut en effet être soumis à des agressions extérieures comme l’humidité, la variation climatique, le gel, les sulfates, les acides, les sels marins, les éléments chimiques agressifs… Le type de béton à choisir doit être ainsi résistant aux conditions environnementales auxquelles il sera confronté.
▶️ La norme NF EN 206/CN définit 18 classes d’exposition pour le béton, se différenciant par leur formule, leur dosage (ciment et addition minérale) et leur résistance minimale, ou encore par leur quantité d’eau maximale autorisée. Avant de passer commande, étudiez les conditions environnementales auxquelles le béton sera soumis afin de choisir la classe d’exposition la mieux adaptée.
Découvrez les 18 classes d’exposition via le tableau ci-dessous :
RISQUES POTENTIELS | CLASSES D’EXPOSITION ET DESCRIPTION DE L’ENVIRONNEMENT |
Absence totale de risque de corrosion des armatures |
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Possibilité de corrosion des armatures par carbonatation du béton |
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Corrosion des armatures provoquée par les chlorures ayant une origine autre que marine |
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Corrosion des armatures provenant de l’eau marine |
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Agression à cause du gel/dégel avec ou sans agent de déverglaçage |
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Agression chimique |
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Bien évidemment, le prix du béton varie en fonction de la classe d’exposition choisie.
2. Notion de classe de résistance à la compression
N’oubliez pas de spécifier la classe de résistance du béton lorsque vous apprêtez à en commander. Il est important d’indiquer cette information au fabricant ou au fournisseur, car elle permet de dimensionner la structure en béton. En général, le calcul de résistance à la compression du béton s’effectue en 28 jours. Il vise à déterminer la caractéristique du béton une fois sec (composition et résistance minimale). La mesure finale est exprimée en méga-pascals (MPa).
La classe de résistance à la compression s’exprime de la manière suivante : CX/Y. Le C (Concrete) désigne le béton utilisé, le X indique la résistance à la compression en MPa mesurée sur une éprouvette cylindrique, tandis que le Y pour un calcul réalisé sur une éprouvette cubique.
La norme NF EN 206/CN précise 16 classes de résistance :
TYPE DE BÉTON | CLASSE DE RÉSISTANCE ET UTILISATION |
Béton traditionnel |
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Béton à hautes performances |
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Béton à très hautes performances |
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Notez bien qu’il est essentiel de choisir la classe de résistance minimale adaptée en fonction de la classe d’exposition du béton. Ce critère est important étant donné qu’il garantit la durabilité de l’ouvrage bétonné.
Vous pouvez vous référer au tableau ci-dessous :
CLASSE D’EXPOSITION | CLASSE DE RÉSISTANCE À LA COMPRESSION |
XC1 – XC2 | C20/25 |
XC3 – XC4 – XD1 – XF1 – XF2 | C25/30 |
XD2 – XS1 – XS2 – XF3 – XF4 – XA1 | C30/37 |
XD3 – XS3 – XA2 | C35/45 |
XA3 | C40/50 |
3. Notion de consistance
Les classes de consistance permettent de mesurer l’ouvrabilité du béton. Pour ce faire, l’essai d’affaissement au cône d’Abrams est l’une des méthodes les plus utilisées.
La norme indique 5 classements d’affaissement :
CLASSE ET DEGRÉ D’AFFAISSEMENT | EXPLICATION | EXEMPLE |
S1 (de 10 à 40 mm) | Le béton présente une consistance ferme. Sa mise en œuvre demande l’utilisation d’équipements adaptés et un compactage rigoureux. | Ouvrages en pente forte, chaussées, séparateurs de voies, voiries, escaliers… |
S2 (de 50 à 90 mm) | Le béton a une consistance dite « plastique ». Il est surtout employé sur des ouvrages ayant une pente faible. | Dalles pleines, ouvrages d’art, descente de garage… |
S3 (de 100 à 150 mm) | Le béton est très plastique. C’est la consistance basique utilisée pour le béton traditionnel. | Ouvrages de surface plane, dalles, ponts, fondations, poteaux, poutres, voiles… |
S4 (de 160 à 210 mm) | Le béton dispose d’une consistance fluide. Il sert souvent au bétonnage des structures verticales, horizontales ou trop ferraillées. | Ouvrages en forme complexe, dalles, voiles, fondations, etc. |
S5 (supérieur ou égal à 220 mm) | Réalisé sans vibration, ce type de béton est très fluide. Il est également utilisé pour le bétonnage des structures planes, verticales ou horizontales. | Voiles, poutres, fondations superficielles ou profondes, dallages, poteaux, etc. |
4. Notion de la granularité du béton
Pour bien choisir son béton, il est également nécessaire d’opter pour la bonne granularité. Le béton peut notamment être classifié selon la dimension maximale des granulats. Conventionnellement, la granularité du béton est exprimée en « Dmax ». Sachez que les gravillons composant le béton traditionnel ont généralement un Dmax entre 20 et 22,4 mm.
Il est toutefois recommandé d’opter pour un béton de granularité plus réduite pour la réalisation de structures de faible épaisseur, de forme sophistiquée ou encore très ferraillées (ex : béton en Dmax 8, 10, 12.5, 14 ou 16 mm). Cette option permet en effet de faciliter la mise en œuvre du béton ainsi que les finitions.
5. Notion de la teneur en chlorure du béton
La corrosion des armatures peut fragiliser ou effondrer des structures bétonnées. Il est capital de maîtriser le taux de chlorures se trouvant dans le béton, afin d’éviter ce risque et de préserver les performances mécaniques de l’ouvrage. Pour cela, il faut respecter les teneurs maximales en ions chlorures du ciment, tout en prenant compte de l’utilisation souhaitée.
Le tableau ci-dessous vous permettra d’y voir un peu plus clair :
USAGE SOUHAITE | CLASSES DE CHLORURES | TENEUR MAXIMALE EN IONS CHLORURES |
Béton ne possédant ni armatures en acier, ni pièces métalliques noyées | Cl 1,0 | 1% |
Béton contenant des armatures en acier ou des pièces métalliques noyées et formulé avec un ciment de type CEM III | Cl 0,65 | 0,65% |
Béton composé d’armatures en acier ou de pièces métalliques noyées | Cl 0,40 | 0,4% |
Béton composé d’armatures de précontrainte en acier | Cl 0,20 | 0,2% |
La norme NF EN 206/CN a pour but principal de simplifier la commande et la mise en œuvre de tous types de béton. Pensez à tenir compte des informations citées pour être sûr de faire le bon choix de béton.
Choisir son béton selon des options spécifiques
Même si vous avez déjà défini les spécifications de base de votre béton, il est parfois nécessaire de prendre en compte diverses options spécifiques selon les circonstances. Il est notamment judicieux de prévoir des mesures et des précautions spéciales si le bétonnage est effectué en temps d’hiver ou en période de forte chaleur.
🔵 Béton accéléré :
Lorsque le bétonnage est réalisé à une température inférieure ou égale à 5 degrés, il est préconisé d’injecter un adjuvant accélérateur de prise et de solidification. Ce produit permet non seulement d’assurer la continuité du chantier, mais de préserver également le béton du gel.
🔵 Béton retardé :
En période de forte chaleur, soit une température supérieure ou égale à 25 degrés, il faut utiliser un adjudant retardateur de prise pour éviter le durcissement rapide du béton. On peut aussi avoir recours au béton retardé s’il s’agit d’un transport allongé ou d’un coulage compliqué. De cette façon, il est possible de rallonger le délai de mise en œuvre du béton.
🔵 Béton composé de micro fibres synthétiques :
Ce type de béton est composé de micro fibres synthétiques, permettant d’éviter le craquèlement occasionné par le retrait du béton/mortier après les premières heures de mise en œuvre. La surface du béton ou du mortier est par la même occasion protégée efficacement de l’abrasion, des chocs, etc. Néanmoins, cette technique n’accroît pas la résistance mécanique de l’ouvrage et doit être toujours accompagnée de la mise en place des armatures obligatoires.
🔵 Béton composé de fibres structurelles :
Les fibres structurelles peuvent remplacer partiellement ou complètement les armatures traditionnelles si la mise en œuvre est bien appliquée. Toutefois, les fibres employées doivent disposer d’un avis technique du CSTB. Le béton composé de fibres structurelles est parfois utilisé pour la réalisation de dallage résidentiel.
🔵 Béton hydrofugé :
Il est préconisé souvent d’incorporer de l’hydrofuge dans le béton pour optimiser la pénétration de l’eau. Cependant, la technique n’est pas adaptée pour optimiser l’étanchéité du béton ou du mortier.
Quel type de béton choisir ?
Comment choisir son type de béton ?
Selon les spécifications de base du béton, la norme NF EN 206/C, l’emplacement et le type d’ouvrage à construire, des contraintes spécifiques.
Comment définir la résistance du béton ?
Exprimée en MPa, la résistance en compression du béton est déterminée par la norme NF EN 206/C. Les classes sont comprises entre C8/10 à C100/115.
Comment choisir les granulats ?
Exprimée en Dmax, la granularité du béton traditionnel est généralement entre 20 à 22,4mm